SITUATION DE CRISE

>Décembre 1995: LA FRANCE EN GREVE...


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    RESTONS GROUPES

    Mardi 21 novembre: Des étudiants, des Iycéens ont défilé de la Sorbonne au
    ministère de l'éducation nationale: à l'appel de dispersion, bon nombre ont
    fait sourde
    oreille et sont repartis vers le quartier latin, à la recherche de lieux,
    d'affrontements, de rencontres... tout, sauf rentrer à la maison. Les flics
    se sont d'abord chargés d'en disperser une partie, puis les organisateurs
    syndicaux et autres chefaillons politicards se sont occupés de renvoyer
    chez eux les quelques centaines qui avaient réussi à se
    retrouver le soir même à la Sorbonne.

    Vendredi 24 novembre: des fonctionnaires à l'appel de leurs syndicats ont
    défilé de
    République à St Augustin. A l'appel de dispersion, en scandant "Toi
    l'esclave, debout, debout", ils sont rentrés assis-assis dans leurs
    autocars qui devaient les ramener dans leurs maisons couchés-couchés.

    Samedi 25 novembre: des femmes ont défilé de Bastille à Richelieu Drouot.
    Leurs chefs les ont remerciées de leur participation et leur ont demandé de
    se disperser. Alors qu'elles avaient crié pendant leur manif qu'elles ne
    voulaient pas qu'on les parque à la maison, elles sont remontées bien
    gentiment dans les cars qui les ramenaient au foyer.

    Jeudi 30 novembre: On ne défilera pas dans un cortège dont les flics et les organisateurs ont tout décidé: le trajet, I'heure de départ et d'arrivée.
    Après avoir appelé au rassemblement, à la solidarité et à l'action, on ne
    rentrera pas chacun chez soi.
    On ne laissera ni les flics et les vigiles, ni les S.O. et les syndicats
    nous séparer des autres insatisfaits, dans les facs ou dans les rues,
    qu'ils soient étudiants, chômeurs ou travailleurs.
    On ne laissera pas quelques chefs répéter pour la millième fois des slogans
    avec lesquels ils ont pris l'habitude de réduire nos envies.

    C'est en se reconnaissant, en se retrouvant avant, pendant et après que
    l'on peut commencer à réfléchir, à parler, à agir, à Iransformer, à
    exister.

    A suivre...

    (Tract anonyme distribué le 30/11 par certains de ceux que la presse
    désigne comme les "casseurs")


    Date: Mon, 4 Dec 1995 10:58:03 +0100
    X-Sender: seb@mail.alpes-net.fr
    Mime-Version: 1.0
    To: rekall
    From: seb@alpes-net.fr (Sebastien CARRILLO)
    Subject: Re: infos greves direct

    Bonjour,

    Je vous ai ce matin transmis divers documents concernant la liste des infos
    en région Grenobloise.

    Nous mettons en place des ce matin, en collaboration avec RMC Grenoble, un
    service d'info sur les greves a Grenoble : http://www.alpes-net.fr/greve

    Nous aurons un lien sur votre serveur des qu'il sera en ligne. Merci d'en
    avoir un sur le notre aussi.

    virtuellement,
    Sebastien CARRILLO|
    seb@alpes-net.fr
    http://www.alpes-net.fr



    Date: Sun, 3 Dec 1995 17:08:09 +0100
    Subject: (fr) RIF / Casseurs
    --------------------------------------------------------------------------------
    Date: Sun, 3 Dec 1995 20:52:15 -0600
    From: zeenman@inetnebr.com (David Fields)
    To: rekall (pascal laporte)
    Subject: Re: WEB DIRECT GREVES EN FRANCE STRIKE ON LINE
    Organization: Internet Nebraska

    I know your e mail posting was about the recent French strike. I don't
    read French, but as a union organizer in the United States, I'm very
    interested in the strike.

    Please post some updates to me concerning this strike. I'd really
    appreciate it.

    In Solidarity,



    From: Giuseppe Salza <giusal@world-net.sct.fr>
    Subject: Questions pour un article pour .net

    Bonjour,

    Je suis le correspondant en France du mensuel britannique .net.

    Je suis en train d'écrire un article assez "light" sur la paralysie des axes
    routiers, métropolitains et des chemins de fer (surtout ici sur Paris), par
    rapport à la _relative_ viabilité et les nouveaux axes qui se dévéloppent de
    plus en plus sur Internet. Note: je dis "light" car .net n'est pas le lieu
    pour commenter le climat socio-politique Français, et parce que le sujet
    recèle de nombreuses contradictions.. :-)

    J'ai vu sur fr.network.internet que vous allez préparer une page Web sur la
    situation des grèves. Ceci est très interessants pour l'article que je suis
    en train d'ecrire. Pouvez-vous me donner davantage de détails?

    Quand votre page sera t'elle en place? Mes délais ultimes (pour l'écriture)
    sont lundi de la semaine prochaine, et j'aimerais pouvoir la parcourir, dans
    le souci de pouvoir vous formuler quelques questions pour mon article.

    J'attends avec impatience de vos nouvelles.

    Amicalement,
    Giuseppe Salza

    Giuseppe Salza



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    Date: Sun, 3 Dec 1995 17:08:32 +0100
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    POUR UNE UNIVERSITE DE RESISTANCE

    Dans le cadre de la réflexion sur la fonction de l'université et de
    l'ensemble du système de formation dans la société actuelle, nous avons
    constaté la nécessité de réévaluer l'interaction entre université et
    formation, université et production, université et savoir.
    A un savoir qui se définit de plus en plus selon les exigences du marché du
    travail, et à l'introduction de l'idée de formation comme élément
    régulateur de la précarité et de la flexibilité, nous opposons une
    université qui soit une instance politique de résistance et de création.
    L'idée d'une université résistante, lieu d'existence d'une communauté
    autre, répond au désir de nous soustraire aux déterminations que le capital
    impose au savoir.
    Il s'agit donc de faire du savoir ou plutôt de l'étude un moment de
    création et de subversion.
    L'université de résistance s'oppose à deux tendances apparemment
    contradictoires qui délimitent son cadre actuel:
    D'un côté l'investissement des entreprises dans la formation universitaire
    (élément central du processus de précarisation) a comme conséquence la
    métamorphose de l'université en instrument de formation continue.
    D'un autre côté l'augmentation du nombre d'étudiants en sciences humaines
    ne constitue pas, comme on pourrait le croire, un moment de résistance
    critique au capital. Les sciences humaines participent à le définition de
    la nouvelle force de travail flexible. Elles sont des lieux de transition
    et de stockage à l'intérieur desquels on accueille et on résigne l'actuelle
    et future classe précaire à sa condition.
    La dévalorisation des diplômes dans ces disciplines et le manque de
    financements pour la recherche pousse la population étudiante à renoncer à
    l'enseignement. Nous savons en effet que d'autres structures plus
    prestigieuses se chargent de former des étudiants qui, élévés dans le
    respect des institutions, sont destinés à devenir la nouvelle élite
    universitaire.
    A cela il ne faut pas opposer la revendication d'un statut reconnu, mais
    une université capable de résister à l'investissement du capital dans le
    savoir et à la légitimité conventionnelle des élites.
    Il ne s'agit pas de créer un espace à part, mais de penser cet espace à
    partir des interactions qui l'instituent. Ces interactions définissent
    autant de rencontres et de situations critiques qui loin d'avoir lieu dans
    l'université sont l'université.
    L'université de resistance est donc une université diffuse qui commence son
    expansion politique avec l'exigence d'un revenu pour tous.

    Collectif des Apatrides



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    ETUDIANTS MENDIANTS OU PRECAIRES SANS SALAIRE

    Que Chirac nous alloue des gommes, des crayons, quelques profs, voire des
    m2 en plus n'y changera rien. Voici revenu le temps de la rigueur. Déjà des
    milliers d'étudiants biaisent avec l'arbitraire pour percevoir un rmi qui
    leur reste interdit, tout comme il l'est aux 500 000 chômeurs non
    indemnisés de moins de 25 ans. D'autres, y compris lycéens, sont contraints
    de se vendre, de se faire employer dans les fast food ou le phone
    marketing, contraints d'effectuer des stages gratuits en entreprise. Alors
    qu'aucune génération n'a jamais été mieux formée, seule une minorité
    d'entre nous a accès à un revenu décent. Notre travail n'est tout
    simplement pas reconnu. Notre formation, notre disponibilité et notre
    polyvalence sont pourtant indispensables à une production de richesse qui
    s'accroît constamment.
    Alors que 70% des embauches ont lieu sous Contrat à Durée Déterminée, leur
    durée moyenne de trois mois ne permet d'obtenir ni allocation, ni statut
    minimal. En mars 1994, contre l'officialisation d'un smic jeunes au rabais,
    précaires, chômeurs, scolarisés ou sans domicile avaient su anticiper. Le
    statut social étudiant qui nous est vaguement promis ne sera qu'un minable
    plat de lentilles. Ne pas en débattre et le combattre dès aujourd'hui
    serait l'accepter et faire le jeu des séparations qui prétendent nous
    isoler en autant de catégories distinctes. Si Bayrou lâche trois sous de ci
    de là tandis que la police matraque aux portes de la fac Pasqua ou
    ailleurs, c'est parce qu'à nouveau le système de formation menace de
    devenir un creuset de résistance et d'invention.
    Leurs plans de Sécurité, sociaux ou non, ont pour but le renforcement du
    contrôle, de l'exploitation et de la domination. Ne laissons pas ethniciser
    nos révoltes! Ils sont Vichy, soyons pirates! Que cette lutte soit à la
    jonction de toutes les absences: de perspectives, de joie, de vie.
    Puisqu'un jeune sur deux vit des périodes de chômage, il faut un revenu
    garanti pour toutes et tous, français ou étrangers, en formation ou au
    chômage. Leur argent pour commencer, puisqu'il en faut. Après ce sera à
    nous de voir.

    Paris, le 20 novembre 1995.

    cargo



    RÉSEAU-INFOS-FACS


    C'EST À L'UNIVERSITÉ QUE SE PRENNENT LES BONNES HABITUDES.

    Vous voyez des locaux vétustes, des plafonds délabrés, un manque de places
    manifeste et une quantité insuffisante de formateurs.
    Voila justement ce gui vous prépare le mieux au monde du travail: les
    places y sont comptées, il faut jouer des coudes, se "responsabiliser" pour
    colmater soimême les brèches sans être pour autant rémunéré. A la main, ou
    simplement les colmater de façon virtuelle: se concentrer pour ne plus les
    voir.

    Dans votre futur statut de salarie, public ou privé, vous devrez avoir
    perdu l'habitude de critiquer les conditions de travail, la distribution
    des richesses. Que ces réflexes d'acceptation soient mal intégrés, mal
    assurés de votre part, et c'est le patron ou l'Etat qui s'inquiètent
    légitimement, I'équilibre qui se trouve dangereusement menacé.

    Vous devriez l'avoir compris: le redressement de la France demande un
    effort consenti par tous.
    Le retour au sacrifice après six mois de "pause" Mururoa-Kelkal.

    Comité pour le réveil de la sorbonne sous amphétamines

    21 novembre 1995

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    Notre comite émane d'une faculté relativement privilégiée: cette chère
    Sorbonne qui n'est plus à la pointe des mouvements estudiantins. Mais nous
    croyons nous rappeler que c'est bien au statut de l'étudiant que voulait
    s'attaquer Bayrou. Ce projet est-il vraiment enterré quand on voit la
    facilité avec laquelle le gouvernement a modifié la protection sociale ?
    Nous diviser entre "fac riches" et "fac pauvres", n'est-ce pas aussi le but
    maladroitement recherche? Il faut dire que nous semblons manquer d'une
    revendication collective, fédératrice.
    Une fac retapée, des postes d'enseignants alloués, cela règle-t-il vraiment
    nos problemes dans ce pays dont la richesse s'accroît toujours quoi qu'on
    en dise ?
    Est-ce uniquement à l'intérieur de la fac que l'étudiant a besoin d'argent,
    ou bien sa vie hors de l' Université peut-elle aussi devenir l'objet d'une
    critique puissante et salutaire ? ...petits boulots payés sous le Smic,
    transports au prix fort, Iogement exigu ou rattachement non choisi au foyer
    parental, formations non payées dans des conditions scandaleuses... après
    tout cela, bien sûr, ce qui nous attend à la sortie des études semblera
    plutôt acceptable... et pourtant c'est la même chose, souvent en pire: dans
    le travail, les luttes sur des revendi-.ations comparables aux notreC,
    (fric, conditions et distribution du boulot) sont actuellement très faibles
    grace aux 3 millions de chômeurs, chiffre que Juppé n'a pas vraiment
    intérêt a diminuer, sauf pour sa popularité.
    Les chômeurs servent à .
    1- Représenter une menace pour l'actif qui aurait des velléités combatives:
    "Comment, Durand, demander ci et ça dlors qu'il y a dehors tant de pauvres
    prêts à uous remplacer plus docilement et moins cher ?"
    2- Culpabiliser tout actif par rapport aux "pauvres sans travail". Durand :
    "il y a bien plus mal loti que moi comment oser bouger, désirer plus quand
    eux sont au bord de l'exclusion?"

    Mais qu'est-ce que l'exclusion ? Les chômeurs non indemnisés, les SDF et
    autres sont au centre de l'organisation sociale actuelle.
    Ils ne sont exclus que de la richesse, pas du fonctionnement.

    Les étudiants, c'est presque pareil. Réfléchissons-y, prenons du recul,


    Comité pour le réveil de la sorbonne sous amphétamines



    SUITE

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