Ecovillages en Provence

- « Je voudrais visiter un Ecovillage en France, pourriez vous m’indiquer quelques adresses ? »
- « Euh, excusez nous, mais il n’y en a pas encore…Il y a des projets…Sauf à l’étranger où ils existent depuis longtemps »

Ce dialogue, beaucoup de participants des rencontres sur les écovillages l'ont entendu. L'animateur de service ajoute : "Il existe en fait une trentaine de lieux de vie, «écosite» où habitent quelques familles entre 8 et 25 personnes. Rarement plus...
Si la France accuse dans ce domaine un sérieux retard, malgré sa trentaine de lieux de vie candidats a l'écovillage, elle est pourtant le pays le mieux adapté pour leur implantation. Qu'on en juge :
80 % de sa superficie sont couverts de champs, de prairies, de forêts, de landes ou d'espaces vierges. De 1981 a 1988, 4.500 villages français ont perdu leurs derniers commerces et 6.000 villages de moins de 200 habitants sont en cours de disparition.
- "Donc ce retard serait finalement imputable, non pas à la France mais aux français?"
- "Evidemment oui!".
Une longue tradition. qui remonte aux Gaulois, fait des français un peuple rouspéteur, chicanier et sur-tout individualiste. Un sociologue américain affirme: "Lorsqu'on ajoute un français à un autre français, cela fait une soustraction." L'explication est un peu courte. Cherchons des éléments de réponse :
 
 

NOMBRE IDEAL D’HABITANTS
Le point le plus intéressant qu'il nous paraît utile de relever des expériences étrangères répertoriées dans ce guide, est le nombre d'habitants par écovillage : souvent un peu plus d'une centaine. Cela nous amène tout naturellement a une autre facette de réponse sur l'absence actuelle de véritables écovillage en France : le nombre d'habitants  idéal. Voilà  la  grande question. Les porteurs de projets, en effet, soutiennent fréquemment l'idée qu'un écovillage doit grandir a la façon d'une graine que l'on met a germer en terre. Démarré petitement, l'écovillage grandira au fil des ans en montrant l'exemple de vie a suivre aux éventuels candidats qui viendront peu a peu s'y incorporer. Mais force est de constater que les exemples a suivre a la campagne germent moins vite que les envies poussant les gens a quitter la ville. Posons la question autrement
- "Pourquoi les candidats au départ, de plus en plus nombreux, hésitent-ils à faire le pas?"
Une partie de la réponse est
- 'Parce qu 'ils ont peur dans le cas d'un conflit dans un groupe restreint, d'être confronté à trop peu de  personnes,  toujours  les mêmes." Voyons la chose d'un peu plus prés. Je vis en ville. Certes, il y a la pollution permanente, le bruit continuel, l'insécurité latente etc.. .etc... mais je jouis d'une certaine liberté dans l'anonymat. Et même d'une liberté certaine. Et moi, français individualiste, j'aime ça. Or, Si je pars vivre a la cam-pagne avec moins de dix autres personnes, même Si j'ai appris a les connaître, voire a les aimer, j'ai peur qu'un jour plus ou moins lointain un conflit ne me place dans une situation très délicate au terme de laquelle je risque de me retrouver bien seul(e). Par contre, il me semble qu'en partant avec cinquante autres personnes, le risque de conflit n'est pas forcément plus grand mais les solutions sont nettement plus nombreuses. Ce raisonnement semble être a l'ordre du jour car la volonté de s'investir dans un groupe important correspond maintenant a un nombre de plus en plus conséquent de candidats au départ. Soyons donc ambi-tieux. Voyons grand. Concernant le nombre de candidats à grouper pour notre écovillage, peut-être que CINQUANTE est la "masse critique" au dessous de laquelle la "mayonnaise ne peut pas prendre".

L'ÉDEN: LE JARDIN D'ABORD
Essayons d'imaginer a présent ce que pourrait être notre écovil-lage a venir. Difficile d'imaginer dans le détail ce que sera un écovillage, pourtant, pour nous, il est encore plus difficile de l'imaginer sans une base agrico-le. Ce sera le premier point a considérer, une des principales raisons de notre projet. Nous ne concevons pas en effet notre réimplantation dans le milieu rural (Par nos ancêtres nous sommes tous issus de la campagne) sans la maîtrise d'une large production alimentaire. Nous essaierons donc de réunir agriculteurs, éleveurs et maraîchers afin d'assurer l'éventail le plus large de notre alimentation et la nécessaire nourriture de la terre. Chaque écovillageois pouvant disposer de son jardin particulier. Sur ces productions végétales et animales pourront se greffer de petites unités de transformation de produits alimentaires, cosmétiques etc. On se rendra compte de l'énorme potentialité d'activités adaptables à notre écovillage. Il n'y a pas grand risque a se lancer dans  une  activité liée  par exemple aux produits bio qui bénéficient d'une croissance annuelle d'environ 20%.

ECONOMIE ECOVILLAGEOISE
Mais l'économie concerne tellement de gens qu'on ne peut proposer un projet crédible sans développer sérieusement ce sujet. Or, notre écovillage n'a pas beaucoup de précédent  Nous serons donc très prudents dans nos prévisions économiques écovillageoises.
Nous essaierons au départ de ne pas "pléthoriser" un même secteur d'activités (ou de "non-activité" tel les retraités), et de favoriser l'équilibre des "manuels" par rapport aux "intellectuels". Plutôt que de jouer au grand architecte créateur de lieux de vie idéaux, nous préférons faire confiance à la Vie : cet écovillage à venir est une construction vivante composée de la vitalité de ceux qui y participeront. Sur le terrain cette construction sera sans doute assez différente de celle que nous projetons aujourd'hui : favorisons notre capacité d'adaptabilité, car nous ne savons pas à quoi nous serons confrontés demain. Nous sommes seulement convaincus qu'un écovillage est une réponse aux incertitudes de cet avenir. L'économie en découlera naturellement, en fondant au plus tôt des oasis de développement durable au milieu d'une société de consomma-tion gaspilleuse et suicidaire.
 

UNE NECESSITE URGENTE
La solution des problèmes auxquels nous aurons à faire face dépendra essentiellement de nous même. Soyons dans un premier temps capables de poser rapidement les premières pierres: une charte, une structure, une stratégie. La charte pour nous rassembler, la structure pour nous unir, la stratégie pour avancer. Avec, au bout du compte, la confiance en la Vie.

UNE STRUCTURE POUR UNIR
Une fois que l'on est bien d'accord sur le but à atteindre il faut, pour aboutir, s'unir et établir un contrat. Nous ne pouvons détailler ici les différentes structures à retenir : association, SCI, GFA, etc. Sachons cependant qu'elles sont adaptées aux fiscalités en place et qu'elles répondent aux différents stades d'engagement des partenaires à venir. Bien entendu elles offrent à ces derniers la sécurité quand à leur désir bien légitime d'être propriétaire à part entière de leur lieu de vie. La collaboration d'une banque mutua-liste sera bienvenue.

UNE STRATEGIE POUR AVANCER
Pour la STRATEGIE il faut à la fois se montrer ouvert et critique aux méthodes actuelles de gestion des entreprises. Le mot est lâché. Nous allons considérer la construction de cet écovillage comme une entreprise. Et nous en donner les moyens. Dés le groupe de sociétaires constitué (environ une cinquantaine) et l'acquisition de la propriété effec-tuée, une des premières installa-tions à mettre en place sera celle d'une "Boutique-Café".
En cela nous suivrons l'exemple du promoteur qui, dés le passage des bulldozers, installe un bureau pour vendre des appartements pas encore construits. Ce qu'il y a de gênant dans cette histoire de promoteur, ce n'est pas sa méthode de vente, c'est ce qu'il vend : des cages en béton armé, et l'environnement dévasté que cela implique  et surtout ce qu'il empoche au passage.
Pour nous, ce sera différent. Ce que nous aurons à montrer (et à vendre) sera toute la panoplie des produits bio, des matériaux sains, des énergies renouvelables etc... ainsi qu'un nouveau style de vie. Pourquoi fau-drait-il s'en cacher ? Au contraire La Boutique-Café sera donc un lieu accueillant qui canalisera les visiteurs. Et il y en aura, soyons-en sûrs ! Ce sera peut-être, pour nous, et pour le lieu considéré, l'occasion de créer un premier emploi à temps (très) partiel. Les partenariats avec collectivités et entreprises devront être très soigneusement négocié. Les premiers écovillages qui s'installeront pourront obtenir des conditions spécifiques qui se banaliseront au fur et à mesure.
Un groupe d'une cinquantaine de personnes représentera un argument de poids pour le choix d'un terrain. Cinquante nouveaux administrés à venir dans une commune, cela est à considérer. De la même façon que les entreprises, grosses ou petites, savent faire "monter les enchères" avant de choisir telle ou telle Z.A. ou Z.l., nous saurons obtenir le maximum d'aides avant d'opter pour telle ou telle commune.
Nous ne pouvons pas développer ici toutes les subtilités de la stratégie envisageable, mais c'est notre détermination à aboutir qui convaincra.

1 ECOVILLAGE C'EST BIEN
3 ECOVILLAGES C'EST MIEUX
Pouvoir choisir entre trois (ou plus) implantations différentes semble un raffinement apparenté au rêve pour les candidats à un seul projet d'écovillage. C'est pourtant la disposition que nous comptons offrir à nos partenaires. Raffinement déplacé a regard du fait qu'il n'existe pas encore d'écovillage digne de ce nom. Et si justement l'absence d'écovillage tenait aussi à ce fait? L'obligation de devoir s'impliquer  entièrement et définitivement sur u seul lieu était un frein puissant inconscient ou avoué à la création d'écovillages ? On peut se poser légitimement cette question. Quoi qu' en soit, nos partenaires à venir pourront non seulement au départ chois leur lieu de vie entre plusieurs implantations possibles mais aussi par la suite, en changer. Ces deux possibilités, devraient pouvoir débloquer nombre de situations en attente.

UNE ASSOCIATION DE PLUS ?
Au terme de ce trop long exposé Il nous sommes heureux de porter à Ia connaissance du public la création d notre association intitulée: "ECOVIL LAGES EN PROVENCE" En voici Ie but exprimé dans les statuts "Promouvoir  le  développement durable des campagnes en favoriser l'éclosion d'écovillages et en aider les personnes a s'y installer".
Si ce que nous avons exprimé ici correspond à vos souhaits, alors écrive nous. Nous vous enverrons par retour une documentation détaillée.

(Merci de joindre trois timbres pour la réponse).

ECOVILLAGES EN PROVENCE
Christian Mathieu
La Thomassine
04100 MANOSQUE
Tel : 04 92 72 40 24