SITUATION DE CRISE

>Décembre 1995: LA FRANCE EN GREVE...


Débats

RÉSEAU-INFOS-FACS


PARIS 8 EN LUTTE
RESISTANCE

Nous, etudiantes et étudlantes de Saint-denis, sommes mobilisé/es pour
résister à la nouvelle offensive du gouvernement contre l'égalité d'accès
au savoir. Cette offensive s'inscrit dans une politique globale de
liquidation du service public, de précarisation de tous et d'acharnement
sur les populations les plus fragilisées de la société, les étrangers en
particulier.

Nous déclarons donc que la mobilisation actuelle procède de notre volonté
de résistance à la politique réactionnaire et raciste du gouvernement,
résistance qui dépasse la seule mobilisation en cours.

Ceci dit, le mouvement actuel ne s'arrêtera pas tant que ne seront pas
satisfaits les trois points suivants:

Accès garanti et égal à l'université pour tous sans discrimination aucune:
inscription inconditionnelle des étrangers satisfaisant aux critères
pédagogiques; abandon des décrets du 21 septembre 1994 et abrogation des
lois racistes (circulaire Sauvé-Marchand, Bardet, lois Joxe et Pasqua); fin
des contrôles policiers à l'interieur de l'université; démantelement du
plan vichypirate.

Le réengagement financier de l'Etat pour un véritable service public:
financement accru de I'enseignement et de la recherche; arrêt du processus
de privatisation (réquisition immédiate de la fac Pasqua et de toutes les
universités privées); débloquage des moyens nécessaires par une loi de
programmation budgétaire.

La lutte contre la généralisation de la précarité dans l'ensemble de la
société, notamment de la condition précaire d'une partie grandissante des
étudiant/es par: I'instauration d'un revenu garanti décent plutôt que d'un
statut étudiant "poudre aux yeux" tel que celui que nous prépare le
ministère; I'accès facilité aux logements sociaux; les transports gratuits.

Nous affirmons notre détermination à défendre les points sus-cités de
manière indissociable et appelons tous les étudiant/es,les personnels
IATOSS et les enseignant/es à adopter ces positions et à s'engager à les
défendre.

Nous exigeons l'amnistie immédiate des personnes inculpées et condamnées
suite aux dernières manifestations.

Pour un enseignement de qualité,démocratique et ouvert à toutes et à tous.

Motion adoptée par l'assembléee générale
de la fac de Saint-Denis / Paris 8


Dernière_minute: Des marchandages occultes se tiennent en ce
moment, qui bradent nos revendications.
NON AUX NEGOCIATEURS-IMPOSTEURS



RÉSEAU-INFOS-FACS


LEURS RÉSERVES SONT TROP ÉTROITES...
POUR L'ÉTENDUE DE NOS DÉSIRS

Dans toute la France les étudiants se mobilisent...

Autour de nous 3,5 millions de chômeurs, une masse toujours croissante de
travailleurs précaires et à l'échelle de la planète, la paupérisation
grandissante de continents entiers alors même que le revenu mondial ne
cesse d'augmenter...

Ici même à Perpignan, nous sommes nombreux à vivre de la démerde, du
chômage, du RMI, des resquilles sur les allocs, sur la CAF ou sur les
impôts, avec pour certains d'entre nous, l'angoisse de ne pas toujours
savoir où dormir et quoi manger.

Notre mouvement est-il apolitique ? Grotesque ! On croît rêver... Comme si
la volonté de précariser la société n'était pas une décision politique pour
disposer d'une main-d' uvre serviable et corvéable à merci. Nous nous
attaquons à la précarité, naïfs que nous sommes ! Mais nous n'avons rien
compris ! Payer les gens le moins possible, c'est le seul moyen d'être
coméptitif dans le cadre du libéralisme et s'opposer aux CES, aux CEC et
autres CIE, c'est s'opposer à la logique du marché... Autrement dit, notre
démarche est aussi politique que celle qui conduit l'argent du contribuable
à Muroroa au lieu de le réinvestir dans l'éducation...

Autour de nous, derrière les faux semblants médiatiques, montre le flot de
toutes les répressions, de toutes les exclusions... Il y a la préacrisation
de notre avenir, il y a les nouveaux pauvres de notre prsent, il y a le
droit de licenciement, il y a le désespoir ou la rage, il y a l'humiliation
des travailleurs immigrés, il y a les expulsions et les extraditions, il y
a le retour de l'ordre moral, sexiste et religieux, il y a la sélection à
l'université et dans les bureaux d'embauche, il y a la crise des
enseignants, il y a la restructuration de la sécu, il y a que les riches
qui s'enrichissent et les pauvres qui s'appauvrissent, il y a les baures
policières, il y a l'esclavage salarial qui nous tend la main, il ya la
main-mise du patronnat sur les scolarités, il y a la fac Pasqua financée
par les fonds publics, il y a les cries racistes.

Il y a 20% des français qui détiennent plus de 68% du patrimoine national
alors que 60% de nos concitoyens n'en possèdent que 12%, il y a la fin des
études pour le plaisir, il y a Tchernobyl et le trou de la couche d'ozone,
il ya le travail qui écrase et le chômage qui fait crever, il y a la
multplication de la mendicité publique, interdite comme à Perpignan cet
été, il y la baisse des APL, il y a la droite qui frappe et la gauche qui
ment, il y a les syndicats en crise d'identité, il y a la misère d'un
salaire en plus d'un salaire de misère, il ya les prisons surpeuplées, il y
a le deal pour se loger, il y a l'ennui, il y a l'avenir fermé, il y a la
survie moche, il y a qu'ily en a marre !

- Des étudiants en grève
Perpignan (mi-novembre)

SUITE